Le jardin a la française

Art du jardin

Le style du jardin à la française est à jamais associé au nom d'André Le Nôtre et aux jardins de Vaux-le-Vicomte qui en furent le premier exemple, puis à ceux de Versailles où il trouva une expression grandiose. Fruit de l'évolution des jardins italiens, le jardin à la française se caractérise par la codification de son ordonnancement qui en fait un espace où la raison domine.

L’origine du style « jardin à la française »

Le style du jardin à la française, si caractéristique aujourd’hui, a pris toute son ampleur avec le célèbre maître de l’art des jardins, André Le Nôtre et la conception des jardins de Vaux le Vicomte puis des jardins de Versailles. Mais ses origines sont en réalité italiennes. En effet, les artistes italiens invités à la cour de François 1er puis à celle d’Henri II, apportèrent un raffinement dans tous les domaines des arts. Ils influencèrent le goût de la noblesse, et Catherine de Médicis, mariée à Henri II et italienne de naissance y contribua largement. De leurs nombreux voyages effectués en Italie, les nobles revinrent avec l’envie de créer autour de leurs châteaux des jardins d’ornement aussi sophistiqués que ceux de la Villa d’Este ou de la Villa Medicis. Ces jardins italiens installés pour la plupart sur des coteaux, montraient une succession de terrasses mettant en scène une importante statuaire et un nombre impressionnant de fontaines. Pelouses bordées de buis et poteries garnies d’arbustes à fleurs et d’agrumes complétaient l’ensemble.

Le style « jardin à la française » : Topiaires et architectures végétales

Sur le sol français, les jardins furent plutôt réalisés sur d’immenses superficies au terrain remodelé et aplani tout autour des demeures. Pelouses, bassins, fontaines et statuaire y prirent place, et l’on y ajouta des parterres diversifiés rassemblant les influences anglaises, italiennes et françaises. André Le Nôtre, succédant à son père et son grand-père au poste de Jardinier du Roi donna une ampleur nouvelle à cette nature domestiquée. Ayant étudié la peinture à l’atelier de Simon Vouet puis l’architecture auprès de François Mansart, il se servit de la perspective comme d’un fil directeur autour duquel le jardin s’organisait, créant un axe central traversant la demeure puis des axes obliques et perpendiculaires qui régissaient le tracé des parterres.

La perspective centrale devait porter au-delà du jardin, aussi loin que possible à travers les bois et les champs pour donner l’impression que l’homme contrôlait totalement la nature. Au sein du jardin, il remplaça en partie la statuaire par des formes topiaires de façon à ponctuer le tracé géométrique et surtout amplifier les perspectives par des tailles différenciées : plus on s’éloignait du château, plus les formes végétales étaient de moindre dimension pour que la superficie paraisse plus vaste. La taille rigoureuse de haies de charme encadrant les jardins participait à la perspective générale, conduisant le regard au loin. Ces charmilles finirent par constituer de véritables murs végétaux dont l’élégance devint l’un des atouts du style « à la française ». Elles sont, aujourd’hui encore, l’élément clé de beaucoup de ces jardins aux côtés des parterres de broderies.

Le style « jardin à la française » : Parterres et broderies

Les parterres habillent les jardins à la française comme les mixed-border garnissent les jardins à l’anglaise. Cependant, du 15ème siècle à la fin du 17ème plusieurs styles de parterres se juxtaposèrent pour offrir un tableau des plus précieux aux regards. Le « jardin de nœuds » en vogue au 16ème siècle en Angleterre fut repris et amélioré : il donna naissance aux parterres à compartiments reproduisant un dessin géométrique symétrique dans tous les sens. Ce dessin en buis se remplit de fleurs pour donner de somptueux tableaux dans les jardins de Villandry .

Le parterre de broderie, développé en France à la fin du 16ème s’est à son tour constitué d’un dessin reprenant les broderies effectuées sur les riches tissus et les dentelles. Les lignes du dessin sont réalisées en buis ou en fleurs d’une même variété, posées sur un fond de sable, de graviers ou de brique pilée. Les parterres à l’anglaise sont eux dessinés en buis sur un fond engazonné.

Le 17ème siècle fut l’apogée des jardins à la française, puis la vogue des parcs à l’anglaise aux contours sinueux plus romantiques marqua le déclin de ce style mis à l’honneur dans toute l’Europe par Le Nôtre. Nombre de jardins furent transformés pour satisfaire les nouveaux goûts, mais beaucoup conservèrent en l’état la trame ancienne sur laquelle ils ont pu être restaurés.

De nouveaux jardins à la française ont aussi vu le jour à notre époque, comme à Eyrignac et au Champ de Bataille, pour le plus grand plaisir des amateurs de ce style raffiné.

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