Les jardins du Manoir d’Eyrignac célèbrent
l’art topiaire

Art du jardin

Les sept jardins du manoir d’Eyrignac sont autant de raisons de visiter les lieux et s’il est une huitième merveille à y découvrir, ce sont ces arbustes toujours verts, dits topiaires, taillés avec art par la main du jardinier. De formes et d’usage variés, disposées avec harmonie, ces architectures, ces sculptures et ces motifs vivants ponctuent la promenade, suscitent l’étonnement et l’admiration du visiteur qui assiste à Eyrignac au spectacle de la nature portée à un haut degré de perfection par un geste ancestral.

L’art topiaire est une discipline horticole pratiquée depuis l’Antiquité qui a la particularité d’avoir traversé toutes les modes de jardin. L’art topiaire exige du jardinier patience et savoir-faire ; sculpter la matière végétale demande un nombre d’heures certain pour concrétiser la forme projetée, puis requiert un entretien régulier pour en conserver le dessin. Les espèces dites Sempervirens, tels le buis ou l’if, mais aussi le charme et le lierre, sont privilégiées pour réaliser les tailles à l’aide de cisailles, de cordeaux, de fils à plomb et de gabarits.

L’architecture végétale structure l’espace

Un jardin est, par définition, un espace structuré par la pensée de l’homme. Afin de rendre lisibles ses lignes directrices, pour conférer du volume à son dessin, pour créer des contrastes entre ombre et lumière, le jardinier exploite toutes les potentialités de la matière végétale en en variant les formes, les dimensions et les teintes. Il élève des haies de verdure plus ou moins hautes, plus ou moins épaisses, rectilignes comme courbes soulignant ainsi les axes et ménageant des salles vertes telles l’allée des Charmes ou la chambre de Verdure d’Eyrignac. Ce n’est qu’au prix d’une rigoureuse taille régulière que l’illusion de la minéralité des architectures vertes est maintenue.

Le jardinier sculpte la nature

Sculpter la matière vivante est une gageüre relevée par le jardinier depuis l’Antiquité romaine. Les formes de base sont les formes géométriques – sphère, cube, cône, pyramide, spirale – qui, selon l’habileté du jardinier, peuvent se voir complexifiées à loisir pour atteindre parfois des dimensions monumentales. En la matière, les topiaires du Manoir d’Eyrignac érigés dans le jardin des Sculptures végétales et dans le jardin français sont particulièrement remarquables. Le jardinier peut aussi s’affranchir des formes classiques et s’adonner à la taille libre. Il réalise alors le sujet de son choix qu’il s’agisse d’objets, d’animaux ou de personnages. A Eyrignac, de charmants volatiles, lapins et renards verts gambadent ainsi toute l’année dans les Prés fleuris.

L’art topiaire, œuvre et cadre du spectacle de la nature

L’art topiaire ne se borne pas aux réalisations monumentales, il est également adapté à l’exécution d’ornements aux motifs délicats comme le sont par exemple les parterres de broderie typiques du jardin à la française qui s’admirent depuis l’étage noble. Divers matériaux peuvent servir à la réalisation de ces motifs – gazon, briques pilées, sable de rivière, etc. A Eyrignac, le motif traditionnel à arabesque du parterre français, a lui été dessiné avec du buis.
Dans le Jardin blanc, d’inspiration épurée, l’art topiaire se veut moins spectaculaire ; il est l’écrin du jaillissement de l’eau et de la floraison : les quatre fontaines périphériques sont serties d’une parure végétale taillée en forme d’étoile remarquable de sobriété ; les fleurs blanches se détachent sur un fond de verdure pérenne.

Architectures vertes, sculptures végétales, motifs d’ornement, sont autant d’éléments qui montrent que réaliser un topiaire est bien un art qui trouve dans les jardins du Manoir d’Eyrignac un lieu d’expression sans limite.